Orange et MasMovil ont signé un accord pour la fusion de leurs activités en Espagne pour une valeur d’entreprise totale de 18,6 milliards d’euros, ont annoncé samedi les deux opérateurs télécoms dans un communiqué.
Cet accord est le fruit de négociations exclusives annoncées le 8 mars en vue de créer une coentreprise détenue à parité par les deux groupes, respectivement numéro deux et numéro quatre du marché espagnol.
Pour les analystes, cette fusion, qui menace directement la position de leader de Telefonica en Espagne, pourrait ouvrir la voie à une consolidation similaire sur d’autres marchés comme l’Italie, le Portugal ou le Royaume-Uni, sur fond d’investissements nécessaires au développement de la 5G.
Elle doit cependant encore être avalisée par les services de la concurrence de la Commission européenne, qui se sont déjà opposés par le passé à des projets de rapprochement réduisant le nombre d’opérateurs de quatre à trois sur certains grands marchés afin d’éviter des hausses de prix pour les consommateurs.
L’opération, dont la finalisation est attendue au plus tard au second semestre 2023, donne une valeur d’entreprise de 7,8 milliards d’euros à Orange Espagne et de 10,9 milliards pour MasMovil.
Elle est accompagnée d’une levée de dette de 6,6 milliards d’euros, dont 4,2 milliards iront en tant que soulte à Orange pour compenser cette différence de valorisation étant donné les niveaux respectifs de dette des deux entreprises avant la transaction.
La future entité devrait générer plus de 7,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel et un bénéfice opérationnel annuel supérieur à 2,2 milliards.
Cette fusion doit permettre des synergies de plus de 450 millions d’euros par an à partir de la quatrième année suivant la réalisation de la transaction.
Après la France, l’Espagne est le deuxième marché d’Orange, où les quatre principaux opérateurs, avec Telefonica et Vodafone, se livrent une guerre des prix qui pèse depuis plusieurs années sur les revenus et les marges du groupe français.
L’opérateur issu de cette fusion « sera plus fort et en capacité d’investir dans la 5G et la fibre au profit des clients à travers l’Espagne », a déclaré Christel Heydemann, directrice générale d’Orange depuis avril, citée dans le communiqué.
« Je crois fermement que la création de cette nouvelle entreprise est d’une importance fondamentale pour le groupe, le marché espagnol des télécommunications et les clients », a-t-elle ajouté.
L’accord prévoit une période de deux ans au cours de laquelle Orange et MasMovil ne pourront pas vendre leurs parts, a dit un porte-parole de l’opérateur français, ajoutant que l’objectif était une possible introduction en Bourse ensuite.
Dans un tel cas, Orange dispose d’une option pour prendre le contrôle de la nouvelle entité au prix de l’IPO.
Source : Reuters