Le président d’Airbus Helicopters a déclaré à Reuters s’attendre à une augmentation des prises de commandes en 2022, la ruée vers les nouvelles sources d’énergie et la hausse des dépenses en matière de défense accélérant la reprise du secteur des hélicoptères, longtemps atone.
La filière des hélicoptères, soutenue par les services publics, a moins souffert de la pandémie de coronavirus que le secteur aérien. La crise de l’énergie et une réévaluation des priorités en raison du conflit en Ukraine ont toutefois contribué à la reprise.
« Nous nous attendons à une année très forte en termes de prises de commandes en particulier« , a déclaré Bruno Even, alors que le premier fabricant d’hélicoptères civils au monde fête ses 30 ans.
« De la même manière, on anticipe une croissance de notre chiffre d’affaires qui sera supportée par la croissance des services et les livraisons d’hélicoptères« .
Les prises de commandes avaient déjà progressé en 2021, notamment grâce à une commande militaire de 8,55 milliards d’euros passée par l’Etat français. De nouveaux contrats militaires ont été passés cette année.
« 2021 a vraiment marqué un tournant, les années précédentes ont été dures pour l’industrie« , a expliqué à Reuters Bruno Even.
Les heures de vol, qui induisent des services comme la maintenance de routine représentant près de la moitié du chiffres d’affaires d’Airbus Helicopters, ont retrouvé leurs niveaux pré-pandémiques, et le nombre d’hélicoptères d’occasion disponibles, un frein pour les nouvelles ventes, a baissé, a-t-il ajouté.
« Nous observons de premiers signes positifs dans les marchés du pétrole et du gaz, et des signes positifs en termes d’activité et d’heures de vol« .
« ON NE PEUT PAS NE PAS S’INQUIÉTER »
Airbus compte construire entre 180 et 190 hélicoptères monomoteurs cette année et plus de 200 en 2023, a déclaré Axel Aloccio, responsable des programmes Light Helicopters chez Airbus Helicopters.
Le groupe a par ailleurs annoncé vendredi l’acquisition par l’armée brésilienne de 27 hélicoptères H125 pour remplacer les AS350 et Bell 206 actuellement en service.
En 2020, la production était tombée à 130 hélicoptères, avant de retrouver ses niveaux pré-pandémiques en 2021, avec environ 160 hélicoptères produits.
La hausse de l’inflation présente toutefois un nouveau risque pour l’année en cours, et les nombreuses crises qui se succèdent – comme la pandémie de coronavirus – pèsent sur les chaînes d’approvisionnement, estime Bruno Even.
« On ne peut pas ne pas être inquiet. C’est un sujet qui concerne l’ensemble de l’industrie aéronautique. ».
A la question de savoir si les tensions pesant sur les chaînes d’approvisionnement s’atténuaient, Bruno Even a déclaré: « Non, c’est une zone de tension et ça va le rester dans les mois qui viennent« .
Le président d’Airbus Helicopters a également reconnu que l’obtention d’une certification de ses H160 auprès des autorités américaines prenait plus longtemps que prévu, mais a indiqué s’attendre à obtenir l’aval de l’autorité de l’aviation américaine (FAA) cette année.
« Ca fait partie de la trajectoire, nous reprenons de manière étroite la coopération avec la FAA« .
L’autorité de l’aviation américaine s’est toutefois refusée à donner un calendrier. « La sécurité dicte le calendrier. Nous ne pouvons nous exprimer sur les procédures de certification en cours« , a-t-elle expliqué.