Le groupe Renault a fait état mardi d’une quatrième année consécutive de baisse des ventes mondiales de sa principale marque à cause des perturbations liées aux approvisionnements en puces, mais d’une progression de ses ventes électrifiées en Europe qui le rend confiant pour l’avenir.
Les ventes de la marque au losange ont baissé de 9,4% à 1.466.729 voitures et fourgons en 2022, chiffre gommant l’effet de la perte du marché russe après l’invasion de l’Ukraine (-15% en incluant l’impact russe). La marque Renault pèse environ deux tiers des ventes totales du groupe éponyme, qui seront publiées mercredi matin.
De 2019 à 2021, le constructeur a accusé trois années consécutives de baisse des volumes, alors qu’en 2018, il avait établi un nouveau record de ventes à 3,88 millions de véhicules. Il a depuis réduit sa gamme pour se recentrer sur les modèles les plus rémunérateurs, une stratégie à laquelle sont venus s’ajouter les effets du COVID et des semi-conducteurs.
« On se retrouve avec un point d’entrée sur 2023 où l’on a davantage de portefeuille, un peu plus de stocks et une situation qui s’est stabilisée. Alors oui, on est optimiste pour un retour à la croissance« , a dit le directeur général de la marque, Fabrice Cambolive, au cours d’une téléconférence de presse.
« En revanche, ce retour à la croissance ne doit pas se faire n’importe comment. Ce qu’on souhaite(…), c’est assurer une croissance rentable« , a-t-il ajouté.
MEGANE E-TECH CONTRE TESLA MODEL 3
Pour y parvenir, la marque Renault mise sur les véhicules électrifiés, dont elle a été l’an dernier la troisième marque en Europe derrière Toyota et Tesla et qui ont pesé 39% de ses ventes de voitures aux particuliers.
Cette stratégie passe par le lancement de nouveaux véhicules, comme le grand SUV Austral, par la création de deux entités dédiées respectivement à l’électrique et à l’hybride () et par la restructuration de l’alliance entre Renault et Nissan. Mais la concurrence est rude, comme l’a prouvé vendredi dernier l’annonce d’une forte baisse des prix décidée par Tesla.
Fabrice Cambolive a reconnu que cette décision, qui rapproche le prix du Modèle 3 (ramené à moins de 45.000 euros en France) de celui de la Mégane E-Tech électrique, fleuron actuel de Renault (proposé à partir de 39.000 euros), constituait un « challenge » pour l’industrie.
Longtemps spécialiste des petites voitures, Renault mise aussi sur le renforcement de son offre sur des véhicules de taille supérieure, plus rémunérateurs, et sur le marché des particuliers (+8 points en un an à plus d’une vente sur deux en Europe), où les marges restent plus intéressantes que sur celui des achats groupés des sociétés de location.
Le constructeur, qui a renoué l’an dernier avec un bénéfice après deux années dans le rouge et une perte historique en 2020, compte atteindre une marge opérationnelle d’au moins 5% en 2022, contre 3,6% en 2021. Il compte ensuite porter sa marge à plus de 8% en 2025, et à plus de 10% en 2030.
Source : Reuters