L’Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors (MMC) cumule les pertes! Nissan annonce ce mardi 11 mai une perte nette annuelle de 3,6 milliards d’euros sur l’exercice fiscal 2020-2021 (1er avril jusqu’au 31 mars) selon le taux de change adopté par le constructeur. La perte opérationnelle atteint 1,2 milliard. Soit une marge de -1,9%. C’est donc au bas mot 9,5 milliards d’euros de déficit net au cumul sur deux ans! Enorme. Le constructeur automobile de Yokohama avait enregistré en 2019-2020 sa première perte nette annuelle depuis l’exercice 2008-2009, quand il était aux prises avec la crise financière mondiale.
Pertes abyssales
Ces pertes rappellent de très vieux et mauvais souvenirs, remontant à la fin des années 1990. Le constructeur nippon à la dérive avait alors dû appeler un constructeur occidental à la rescousse pour le sauver d’une quasi-banqueroute. Au sein de l’entreprise nippone, les plus anciens se rappellent l’humiliation, quand Renault en avait pris le contrôle en mars 1999 –le Français détient 43,4% du Japonais aujourd’hui-, après que l’allemand Daimler, pressenti, s’était in fine défaussé. L’autre partenaire de l’Alliance franco-nippone ne va pas mieux! C’est même pire. depuis octobre 2016, a annoncé également ce mardi une perte nette, de 2,5 milliards d’euros. La perte d’exploitation se monte à 750 millions d’euros, soit une marge de -6,5%!
Renault avait pour sa part battu tous les records en affichant en février dernier une perte nette abyssale de 8 milliards d’euros au titre de l’an passé. C’est, de loin, le pire résultat de l’histoire pourtant chahutée du groupe au losange. Soit cinq fois le trou de l’année noire 1984, qui avait failli entraîner la perte d’indépendance de la Régie d’alors! C’est aussi le pire bilan de tous les grands constructeurs auto mondiaux l’an dernier.