La Commission européenne a mis en garde Google pour pratiques anticoncurrentielles dans le cadre de ses activités dans la publicité numérique, et pourrait être amenée à forcer le géant du numérique à céder une partie de ses services.
La Commission estime que Google, qui appartient au groupe Alphabet, favorise ses propres services de publicité en ligne au détriment des fournisseurs concurrents, des annonceurs et des éditeurs en ligne.
Selon Bruxelles, Google occupe une position dominante sur les marchés des serveurs publicitaires, des éditeurs et des outils d’achat programmatique d’annonces.
La commission estime que l’entreprise abuse de cette position, par exemple, en faisant que son éditeur Google Ads place principalement ses annonces sur AdX, sa propre bourse d’annonces, « faisant de cette dernière la bourse d’annonces la plus attractive« .
L’année dernière, l’activité adtech, qui touche aux technologies de publicité, était la principale source de revenu de Google et a représenté 79% de son chiffre d’affaires total.
En 2022, ses recettes publicitaires, provenant notamment des services de recherche, de Gmail, de Google Play, de Google Maps, des publicités sur YouTube, de Google Ad Manager, d’AdMob et d’AdSense, se sont élevées à 224,5 milliards de dollars (207,4 milliards d’euros).
La Commission européenne a détaillé ses accusations dans une communication des griefs publiée deux ans après avoir l’ouverture d’une enquête.
Margrethe Vestager, chargée de la politique de concurrence de l’UE, a déclaré que Google pourrait devoir vendre une partie de ses activités dans le domaine de l’adtech, jugeant peu probable qu’un changement de comportement permette de mettre un terme aux pratiques anticoncurrentielles.
Google avait cherché à régler l’ affaire trois mois après l’ouverture de l’enquête, mais les régulateurs ont été frustrés par la lenteur du processus, a déclaré précédemment à Reuters une personne au fait de l’affaire.
Source : Reuters