Stellantis présentera mi-octobre la nouvelle Citroën e-C3, sa première voiture électrique abordable fabriquée en Europe, coiffant au poteau la très attendue Renault 5 dans la bataille pour contrer les marques chinoises sur le marché européen.
Alors que les véhicules à batterie restent bien plus onéreux que leurs homologues thermiques, les constructeurs en France et en Europe cherchent à proposer une offre meilleur marché, incités également par les gouvernements au nom de la défense du pouvoir d’achat, des objectifs de décarbonation et des impératifs de relocalisation d’une technologie où l’Asie reste leader.
La France envisage par exemple de réserver le bonus écologique aux véhicules électriques produits sur le sol européen, au motif que leur cycle de production est plus vertueux en émissions carbone, tout comme le futur « leasing social » visant à proposer une voiture électrique autour de 100 euros par mois pour les ménages modestes.
Ce dispositif, retardé à plusieurs reprises en attendant une offre renouvelée de petites voitures électriques européennes, devrait faire l’objet d’une ouverture de commandes en octobre pour un début de livraison des véhicules courant 2024, a dit à Reuters une source gouvernementale.
La cible tarifaire pour une voiture électrique neuve « abordable » tourne autour de 20.000 euros alors que la plupart des modèles disponibles aujourd’hui en Europe sont proposées à plus de 30.000 euros.
Sur le marché français, si l’on exclut la Citroën AMI sans permis, les seules voitures correspondant à cette cible sont actuellement la Renault Dacia Spring, mais elle est importée de Chine, et la Renault Twingo électrique, produite en Slovénie, mais dont la production devrait cesser complètement à l’été 2024 à la fin du cycle de vie du produit.
UNE BONNE CANDIDATE POUR LE GOUVERNEMENT
La nouvelle e-C3, une citadine de taille supérieure à ces deux modèles, tombe ainsi à point nommé puisqu’elle sera proposée à moins de 25.000 euros, a dit le directeur général de Citroën, Thierry Koskas, à la presse.
« Aujourd’hui il n’y a pas d’équivalent sur le marché« , a-t-il déclaré, ajoutant que la voiture « pourrait être un bon candidat (…) pour répondre à la demande du gouvernement de faire du leasing social« .
Bâti sur l’architecture « smart car » étrennée en Inde et en Amérique latine, le véhicule sera assemblé dans l’usine slovaque de Trnava et commercialisé début 2024, a-t-il précisé.
Première voiture électrique abordable européenne de Stellantis, ce sera aussi une première pour un groupe d’origine française puisque la nouvelle R5 de Renault ne devrait être présentée qu’au printemps et pas commercialisée avant la rentrée 2024.
En revanche, le modèle Renault sera fabriqué en France, avec une batterie produite aussi dans l’Hexagone par le sino-japonais AESC Envision, alors que la batterie de l’e-C3, offrant une autonomie de 300 km, devrait venir de Chine, ont dit trois sources proches du dossier.
« Pour avoir le label européen, la direction espère certainement une dérogation« , a dit une des sources proches de Stellantis, puisque la batterie électrique représente toujours une partie substantielle de la valeur des véhicules.
Stellantis a refusé de faire un commentaire sur l’origine de la batterie.
La silhouette C3 pesant pas moins du tiers des ventes de Citroën en Europe, l’e-C3 doit jouer un rôle important dans les objectifs de croissance de cette marque historique de PSA, aujourd’hui marié à FCA au sein de Stellantis.
Thierry Koskas vise ainsi une part de marché de 5% en Europe au second semestre, contre moins de 4% en 2022, et une croissance vigoureuse à l’international grâce à l’Inde, au Maroc, à la Turquie et à l’Amérique latine. La marque espère atteindre un million de ventes annuelles « le plus rapidement possible », contre un peu moins de 700.000 unités l’an dernier.
Source : Reuters