Le manque de garanties face aux risques d’impayés freine le développement des énergies renouvelables en Afrique alors que leur potentiel y est considérable, a déclaré mercredi le PDG de TotalEnergies , Patrick Pouyanné, qui prône la création d’un organisme international pour remédier au problème.
Lors d’une conférence organisée à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Patrick Pouyanné a déclaré que TotalEnergies avait seulement la possibilité de développer des projets d’énergies renouvelables en Afrique auprès d’entreprises du secteur minier, par définition solvables.
« En Afrique, le problème est simple. Nous avons un problème de solvabilité des contreparties. Il n’y a pas d’électricité en Afrique (…) parce que, fondamentalement, les gens ne paient pas l’électricité ou vous risquez de ne pas être payé« , a-t-il dit.
« Lorsqu’un développeur d’énergie renouvelable veut se développer – et il est évident qu’il y a un énorme potentiel – il va voir le gouvernement et lui demander des garanties. Mais les gouvernements africains (…) ne sont pas en mesure de donner ces garanties (…)« , a-t-il ajouté.
« Je suis déçu de ne pas voir qu’il y a une possibilité sur cette planète de mettre en place un véritable organisme financier international pour fournir des contre-garanties à tous ces Etats africains« .
Patrick Pouyanné a en outre estimé que le développement des énergies renouvelables en Europe souffrait de procédures d’autorisation beaucoup trop lentes.
« C’est vraiment un problème. Nous utilisons deux fois plus de personnel en France ou en Espagne pour faire avancer les projets et ils sont deux fois plus lents« , a-t-il dit.
Source : Reuters