Shell a déclaré jeudi avoir revu à la baisse son objectif de réduction de l’intensité de ses émissions carbones d’ici 2030 en raison de prévisions de baisse des ventes d’électricité.
La modification des objectifs est un pilier central de la réorganisation de la stratégie du directeur général, Wael Sawan, arrivé en janvier 2023. Il souhaite orienter le groupe sur des projets à plus forte marge, une production pétrolière stable et une croissance de la production de gaz naturel afin d’augmenter les rendements.
Shell a déclaré viser une réduction de 15% à 20% de son intensité carbone nette dans l’ensemble de son portefeuille d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2016, contre 20% précédemment annoncés.
L’énergéticien britannique a abandonné son objectif précédent de réduire son intensité carbone de 45% d’ici à 2035.
Mesurer les émissions en fonction de leur intensité signifie qu’une entreprise peut techniquement augmenter sa production de combustibles fossiles et ses émissions globales tout en utilisant des moyens de compensations ou en ajoutant des énergies renouvelables ou des biocarburants à sa gamme de produits.
Pour Shell, le gaz, et le gaz naturel liquéfié en particulier, jouerait un rôle essentiel dans la transition énergétique en remplaçant le carbone plus polluant dans les centrales électriques.
Par ailleurs, la major pétrolière souhaite privilégier « la valeur plutôt que le volume dans le secteur de l’éléctricité« , et prévoit ainsi une croissance plus faible des ventes d’électricité jusqu’en 2030, motivant la baisse de l’objectif de réduction d’intensité carbone nette.
« Il s’agit notamment de vendre plus d’électricité aux clients commerciaux et moins aux clients de détail« , a déclaré Shell dans la mise à jour annuelle de sa stratégie de transition énergétique.
L’entreprise souhaite désormais réduire les émissions des clients liées à l’utilisation de ses produits pétroliers de 15 à 20% d’ici 2030 par rapport à 2021.
Shell a réaffirmé son ambition de produire zéro émission nette d’ici 2050.
Source : Reuters