« Après une forte contraction en 2020, le PIB en Tunisie devrait croître à un rythme annuel de 3 à 3,2% en 2021 et en 2022 », a indiqué l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dans son dernier rapport, publié aujourd’hui lundi 31 mai 2021, avec pour intitulé « Perspectives économiques de l’OCDE : Une reprise hors du commun – Piloter la transition ».
En fait, l’Organisation a estimé que « Les perspectives de l’économie mondiale se sont éclaircies, mais il ne s’agit pas d’une reprise ordinaire. Celle-ci devrait rester inégale et dépendre de l’efficacité des programmes de vaccination et des politiques de santé publique ».
Et d’ajouter que « Dans certains pays, la reprise est beaucoup plus rapide que dans d’autres. La Corée et les États-Unis retrouvent les niveaux de revenu par habitant pré-pandémiques après 18 mois environ. L’Europe devrait mettre, en grande partie, près de 3 années à se redresser. Au Mexique et en Afrique du Sud, ce processus pourrait prendre de 3 à 5 ans ».
Pour le cas de la Tunisie, l’OCDE a précisé qu’ « alors que l’économie avait enregistré un solide rebond au troisième trimestre 2020, le durcissement des mesures d’endiguement de l’épidémie à la suite d’une augmentation du nombre de cas d’infection a particulièrement affecté les secteurs de services à forte intensité de main-d’œuvre. L’ampleur du chômage pèsera sur les revenus des ménages, freinant la consommation privée. La confiance des investisseurs reste faible en l’absence de progrès importants sur le front des réformes structurelles et des incertitudes entourant le financement du déficit budgétaire, qui atteint un niveau élevé. Le retrait progressif des mesures de freinage de l’épidémie dans les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie stimulera les exportations de marchandises, mais la persistance des risques sanitaires continuera à peser sur l’activité touristique et la création d’emplois, jusqu’à ce que les vaccins soient massivement déployés, à la fois en Tunisie et chez ses grands partenaires commerciaux ».
Partant de ce constat, l’OCDE a estimé que pour réduire les déséquilibres macroéconomiques et les risques qu’ils entraînent, « il est crucial que le dialogue national soit à la hauteur en matière de réformes structurelles. Toute amélioration de l’efficience de la dépense publique devrait passer par une réforme de l’emploi public et des entreprises publiques, et par un redéploiement des ressources vers les investissements nécessaires dans l’éducation, la santé et les infrastructures ».
Elle a estimé, en outre que « la suppression d’un certain nombre d’exonérations d’impôts, un meilleur respect des obligations fiscales et la mise en place d’une fiscalité sur la propriété immobilière pourraient permettre de lever plus de recettes fiscales, dans des conditions de plus grande équité ».
De même, « le remplacement progressif de subventions énergétiques, régressives et inefficaces, par un soutien ciblé des revenus en faveur des ménages vulnérables, permettrait d’atténuer l’impact négatif de l’ajustement budgétaire ».
Enfin, elle a souligné que la suppression de certains obstacles administratifs à la création et au développement des entreprises, le renforcement de l’application du droit de la concurrence, la levée de certains obstacles aux échanges et de meilleures infrastructures portuaires dynamiseraient l’investissement et la création d’emplois dans le secteur formel.