La Banque de France (BdF) s’attend à ce que la croissance du produit intérieur but (PIB) s’élève à 0,1% au deuxième trimestre, sur la base notamment de son enquête mensuelle de conjoncture réalisée auprès de 8.500 chefs d’entreprise.
L’enquête a été réalisée dans une période d’incertitudes pour la France, pour moitié avant le premier tour des élections législatives anticipées remporté par le Rassemblement national (extrême droite), et pour moitié avant le second tour du scrutin remporté par l’alliance de gauche du Nouveau Front Populaire, qui promet une rupture radicale avec la politique économique du gouvernement sortant.
Cette profonde incertitude provoquée par la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale après l’échec de son parti aux élections européennes n’a pas modifié les prévisions de la Banque de France, qui s’attendait il y a un mois à une croissance comprise entre 0% et 0,1% au deuxième trimestre, après 0,2% pendant les trois premiers mois de l’année.
« L’effet de l’incertitude politique jouerait plutôt à partir du troisième trimestre, avec des effets positifs transitoires pour le troisième trimestre des Jeux Olympiques à Paris« , a souligné Olivier Garnier, directeur général des statistiques à la Banque de France, pendant un appel avec des journalistes.Selon l’enquête de la BdF, l’activité a légèrement progressé en juin dans les services marchands, et plus sensiblement dans l’industrie et le bâtiment après un mois de mai au ralenti en raison de nombreux jours fériés.
« Cette hausse relativement modeste de l’activité [au deuxième trimestre] s’expliquerait notamment par un effet de calendrier défavorable au mois de mai et un rebond modéré de l’activité en juin« , souligne l’institution.
Les chefs d’entreprise interrogés par la banque centrale sont moins optimistes pour le mois de juillet « dans un contexte jugé largement plus incertain », dit la BdF, avec une progression attendue de l’activité dans l’industrie mais une contraction dans le secteur du bâtiment après le rebond du mois de juin et une activité toujours atone pour les services marchands.
Sur le front de l’inflation, la BdF note que la modération des prix de vente se poursuit, seuls 5% des industriels ayant déclaré avoir augmenté leurs prix en juin, tandis qu’une proportion équivalente dit les avoir au contraire baissés.
Cette tendance reste cependant fragile, relève-t-elle, car « après un repli quasi continu depuis le printemps 2023, les prix des matières premières sont jugés de nouveau en hausse par les chefs d’entreprise ».
Dans ce contexte tendu, les difficulté d’approvisionnement persistent pour les entreprises, en particulier dans le secteur des transports pour des composants comme les microprocesseurs, et dans une moindre mesure dans l’industrie (12%, en hausse d’un point par rapport à mai).
Source : Reuters