« Il existe des opportunités et des outils adaptés à la situation de crise, permettant de consolider les partenariats économiques entre la Tunisie et la France », c’est ce qui ressort du webinaire « Entreprendre avec la France : Les clefs pour réussir » que vient d’organiser la Chambre Tuniso-Française de Commerce et d’Industrie (CTFCI) et le Bureau Business France de l’Ambassade de France, en Tunisie.
D’après la CTFCI, le séminaire a permis de présenter les outils et les instruments du plan de relance export français, destinés à maintenir les courants d’affaires et développer de nouvelles opportunités entre les entreprises tunisiennes et françaises.
Il a également, permis de passer en revue les nouveautés de la formule du V.I.E (Volontariat International en Entreprise) pour assurer la formation de jeunes talents à l’international, ainsi que le dispositif d’accompagnement en matière d’implantation des entreprises Tunisiennes en France, deux points illustrés par des témoignages d’entreprises en Tunisie.
Habib Gaida, Directeur Général de la CTFCI, a dressé un état des lieux des actions engagées par la chambre, à l’effet d’entretenir les courants d’affaires entre ces deux partenaires stratégiques.
Dans son intervention, Michel Bauza, Directeur Afrique du Nord de Business France a présenté les solutions et les services d’accompagnement assurés dans le cadre du plan de relance export français, qui peuvent contribuer à créer des opportunités et maintenir les relations d’affaires entre la Tunisie et la France.
Il a rappelé l’existence d’un partenariat entrepreneurial d’exception entre les deux pays, se basant sur des investissements croisés en Europe et en Afrique du Nord et l’implantation d’entreprises (près de 1400 entreprises ayant une participation française en Tunisie) ainsi que la montée en compétences et en valeur.
«Dans le cadre de cette logique de co-développement et de co-production, les entreprises, qu’elles soient tunisiennes ou françaises, disposent d’avantages comparatifs leur permettant de rester compétitives et d’approcher de nouveaux marchés.
Cela nécessite de mobiliser toutes les bonnes cartes dans les secteurs porteurs et innovants (numérique, transition écologique, énergétique, industrie 4.0, agritech, santé), pour positionner la Tunisie en tant que hub de proximité pour la coproduction des chaînes de valeur et le développement vers l’Afrique »
A cet effet, le plan de relance export français se décline en 4 grands axes : l’Intelligence, avec la mise à disposition d’information marchés très opérationnelle sur la plateforme numérique Team France Export, l’Agilité, avec un programme dynamique de prospection numérique des marchés internationaux (dont une quarantaine d’actions en Afrique du Nord), la mobilisation et la formation de la jeunesse avec le V.I.E et enfin le renforcement de financements pour l’international.
Il offre des réponses et des outils pouvant accompagner les entreprises innovantes dans leur développement à l’international et favoriser des synergies pour stimuler leur croissance.
De son côté, Zohra SADOK, Chef de projet “invest Business France Tunisie”, a parlé de l’attractivité des territoires français pour les investissements directs à l’étranger, des incitations et des instruments d’accompagnement prévus pour accompagner les entrepreneurs à investir en France.
Elle a estimé que ces stratégies répondent à une logique de co-développement, dont la finalité devrait conduire les entrepreneurs d’Afrique du Nord à s’implanter en France pour bien se positionner vers leurs clients international européens.
A la faveur d’un écosystème favorable, a précisé Sadok, la Tunisie est parvenue en 2020 à être le premier pays africain investisseur, en France et le 20ème investisseur international. En effet, sur les 15 projets aboutis en provenance d’Afrique du Nord, 8 sont initiés par des entrepreneurs privés tunisiens.
Tel a été le cas du projet d’Enova Robotics initié par le Tunisien Anis Sahbani qui, en 2014 à Sousse, a créé une filiale en 2018 en France et se prépare actuellement, à se projeter sur le marché américain.
Il a fait savoir que son choix répond à un besoin stratégique. «Au regard du caractère innovant de son activité, l’implantation en France est le moyen le plus sûr pour rayonner vers d’autres marchés porteurs que ce soit en Europe, au Moyen Orient et même au-delà de l’Atlantique ».
Concernant la formule V.I.E, Salma Kaffel, responsable V.I.E Business France Tunisie, a présenté les conditions d’éligibilité des profils, l’intérêt que les entreprises peuvent tirer de ces jeunes talents et du dispositif mis au point pour promouvoir ce programme.
Cette forme de service civique à l’international, d’une durée de 6 à 24 mois, s’adresse aux jeunes diplômés européens âgés de 18 à 28 ans dans le cadre d’un volontariat international.
Depuis 2000, 1 160 jeunes ont vécu cette expérience formatrice en milieu professionnel en Tunisie, avec une vingtaine de V.I.E en poste actuellement.
Ali Khalil Dridi, Directeur Financier de la filiale tunisienne du Groupe AMETRA (entreprise Offshore spécialisée dans l’aéronautique basée à Utique) a évoqué l’itinéraire réussi d’un jeune V.I.E, dont l’expérience de deux ans en Tunisie l’a propulsé rapidement à un poste de dirigeant dans une filiale du groupe basée en Inde.
Pour Dridi, la réussite de cette expérience « made in Tunisia » et l’impact positif de la mission sur la filiale tunisienne l’ont poussé à accueillir un 2ème V.I.E en 2020. Ce jeune diplômé en poste depuis 6 mois a réussi son intégration dans l’usine où il est chargé de tâches liées à la supervision de la production en immersion avec l’équipe tunisienne.
Il apparaît en conclusion a souligné la CTFCI, « que la mutualisation des efforts, l’approche commune des actions, l’existence d’outils d’accompagnement et de financement constituent des atouts pour favoriser une relance de l’activité des entreprises en période post COVID-19 et de conférer une dynamique qui renforcera davantage le partenariat et la coopération entre la Tunisie et la France ».