Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) ont jugé le mois dernier que le risque d’un ancrage de l’inflation justifiait la poursuite de la hausse des taux d’intérêt au-delà du niveau correspondant à une « normalisation » de la politique monétaire, montre le compte rendu de la réunion publié jeudi.
La BCE a relevé ses trois taux directeurs de trois quarts de point le 27 octobre pour tenter de freiner l’inflation. Au total, ses taux ont augmenté de 200 points de base depuis juillet, une hausse d’une rapidité sans précédent dans l’histoire de l’institution.
Le Conseil des gouverneurs a aussi inscrit à cette occasion à son agenda l’ouverture formelle du débat sur la réduction du bilan de la banque centrale.
« Il était également clair que les taux devraient être relevés davantage pour atteindre un niveau qui permette d’atteindre l’objectif de 2% de la BCE à moyen terme », précise le compte rendu en référence à son objectif d’inflation.
« L’opinion selon laquelle le resserrement monétaire devrait probablement se poursuivre une fois atteint le stade auquel la politique monétaire serait normalisée et ramenée en territoire globalement neutre a été exprimée », ajoute le document.
Les marchés anticipent pour l’instant une hausse de 50 points de base en décembre, plusieurs membres du Conseil ayant jugé ces derniers jours qu’un ralentissement du rythme des relèvements de taux serait approprié.
Pour rassurer les membres les plus « faucons » de ses organes de décision, la BCE pourrait donc lancer la réduction du portefeuille de 3.300 milliards d’euros d’obligations qu’elle a constitué dans le cadre de son programme d’achats d’actifs APP.
Source : Reuters