Michelin compte sur l’amélioration de la performance énergétique de ses pneus et sur le développement de nouveaux logiciels et services pour accompagner l’essor de la voiture électrique, reflet de sa stratégie de diversification au-delà de son métier historique sur laquelle il a fait le point lundi.
« D’ici 2030, nous allons améliorer l’efficience énergétique de nos produits de 10% supplémentaires par rapport à 2020« , a dit Eric Vinesse, directeur de la Recherche & développement du groupe clermontois lors d’une présentation en digital.
Michelin y parviendra en travaillant sur les matériaux, le poids et la conception des pneus, objet de plus de 300 brevets.
« Réduire la résistance au roulement limite la consommation de carburant et les émission de CO2 sur les véhicules thermiques, mais a aussi un gros avantage pour les véhicules électriques avec un impact direct sur l’autonomie de la batterie« , a-t-il ajouté.
Le groupe, qui veut réaliser entre 20 et 30% de son chiffre d’affaires hors des pneumatiques d’ici 2030, développe aussi son activité de flotte connectée et de gestion de données. Celle-ci propose un algorithme de prédiction d’autonomie, particulièrement stratégique pour éviter à une voiture électrique la panne sèche.
Le maître-mot de Michelin est de multiplier les relais de croissance pour réduire sa dépendance aux cycles automobiles et à certains marchés géographiques, en matière de ventes ou d’approvisionnements. Il cherche ainsi également à moins dépendre de la Chine pour la fourniture en équipements industriels.
« Nous sommes désormais confrontés à une nouvelle réalité, la fragmentation du monde« , a souligné Florent Menegaux, président de Michelin.
Fort de son positionnement premium sur les pneumatiques, le groupe compte toujours cultiver sa différence sur son coeur de métier.
Mais il entend aussi se développer dans les services, les nouveaux matériaux haute performance – courroies pour l’industrie, polymères biocompatibles pour la santé – ou l’hydrogène, soit par la croissance organique, soit via une « activité de fusions-acquisitions dynamique », notamment en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord.
Michelin, qui publiera l’an prochain ses nouveaux objectifs moyen terme à l’horizon 2026, s’est dit bien parti pour atteindre les objectifs 2023 énoncés lors de sa précédente journée investisseurs de 2021, à savoir un chiffre d’affaires de 24,3 milliards d’euros.
L’objectif de bénéfice opérationnel des secteurs a quant à lui été fixé à plus de 3,2 milliards lors de la publication des derniers résultats annuels en février.