Les beaux jours connus par le métal jaune en 2020 semblent bien finis. Après avoir atteint un sommet historique à 2 000 $ l’once en août dernier, l’or est en perte de vitesse cette année, à cause principalement de la reprise économique qui le rend moins attractif pour les investisseurs.
L’or au comptant s’est négocié à 1 770 $ l’once le 30 juin sur le London Metal Exchange. Si le prix s’est légèrement amélioré depuis la veille, le métal jaune a connu une baisse de 7 % par rapport au 31 mai 2021, date à laquelle il s’échangeait à 1 900 $ l’once. Il s’agit de la pire contreperformance mensuelle pour l’or depuis novembre 2016.
Pour comprendre cette chute brutale, il faut se référer aux récentes déclarations des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) à propos des taux directeurs de la banque. Alors que l’institution avait indiqué plus tôt qu’elle n’augmenterait pas ses taux d’intérêt avant 2024, l’amélioration de la situation sanitaire et logiquement économique, lui a fait changer d’avis depuis.
Il y a deux semaines, certains responsables évoquaient donc 2023 pour les premières augmentations des taux directeurs de la Fed, à cause de la montée de l’inflation aux Etats-Unis. Cela a fait bondir les rendements obligataires et l’or, qui subit déjà les effets de la reprise économique et est ainsi devenu moins attractif.
« Il n’y a pas une énorme demande pour [l’or] en ce moment », confirme au Financial Times Suzanne Hutchins, gestionnaire de fonds chez Newton Investment Management. Elle précise que les avoirs en or et en actions aurifères représentent désormais 6 % du total des actifs de l’entreprise, contre 18 % l’année dernière, lorsque le métal jaune connaissait un véritable rallye.
Pour rappel, l’or a déjà enregistré une baisse de 8 % entre janvier et mars. Si l’amélioration de la situation sanitaire se poursuit, avec ses conséquences positives pour l’économie en général, il pourrait donc continuer de baisser. Certains analystes restent néanmoins optimistes, à l’instar de ceux de la banque d’investissement Citi, qui prévoient un prix de 1760 $ l’once l’année prochaine.
Source : Agence Ecofin