La Banque de France (BdF) relèvera légèrement sa prévision de croissance pour 2024 à la mi-septembre, portée par de bonnes nouvelles économiques sur le front de l’inflation et le succès des Jeux olympiques, a indiqué son gouverneur François Villeroy de Galhau, tout en mettant en garde contre l’impact de l’impasse politique dans le pays.
« Nous avons deux bonnes nouvelles économiques : durablement, la désinflation, qui va permettre des gains de pouvoir d’achat et une baisse des taux d’intérêt, et plus temporairement le succès des Jeux olympiques; la Banque de France remontera en conséquence un peu sa prévision de croissance pour 2024 mi-septembre« , a-t-il dit dans une interview publiée mercredi par l’hebdomadaire Le Point.
En juin, la BdF a dit tabler sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) de 0,8% pour la France cette année. Le gouvernement table pour sa part sur une progression de 1% pour 2024 mais le ministre démissionnaire de l’Economie, Bruno Le Maire, a indiqué fin juillet que la croissance de l’économie française serait « probablement » supérieure à cette prévision.
Dans son entretien au Point, Villeroy de Galhau avertit toutefois des « deux chocs de confiance » que pèsent sur les perspectives, liées notamment à la situation politique en France, le président Emmanuel Macron n’ayant toujours pas nommé de nouveau Premier ministre, après une salve de consultations et plus de 50 jours après le second tour des élections législatives anticipées.
« Le premier concerne nos prêteurs externes : l’écart de taux d’intérêt – le spread – de la France par rapport à l’Allemagne a grimpé de 0,5% avant les élections à près de 0,75%, ce qui pèse sur le financement de l’économie« , a dit le gouverneur de la BdF.
« Le deuxième choc est interne, et touche les entrepreneurs : dans l’incertitude, ils risquent de différer leurs projets d’investissement et d’embauche. Les ménages de leur côté peuvent être tentés d’épargner plutôt que de consommer. Il est donc essentiel de donner vite de la clarté et de la crédibilité« , a-t-il ajouté.
Il a également souligné que l’une des priorités économiques du prochain gouvernement doit être « le rendez-vous budgétaire« .
Le ministre démissionnaire de l’Economie Bruno Le Maire a alerté lundi sur une hausse du déficit des comptes publics à 5,6% du PIB en 2024 et a préconise au prochain Premier ministre de réaliser quelque 16 milliards d’euros d’économies immédiates sur le budget de l’année en cours.
Source : Reuters