La Banque Centrale de Tunisie devrait maintenir son taux directeur à 8%, en raison de l’amélioration de l’inflation et de la baisse des prix de certains produits, ont estimé les analystes financiers, Moez Hadidane et Bassem Enneifer.
Dans des déclarations à l’agence TAP, les deux experts ont exclu la possibilité d’une éventuelle augmentation ou réduction du taux directeur lequel a été relevé, en décembre 2022, par la BCT, de 75 points de base à 8%, suite aux risques inflationnistes.
Selon la BCT, l’inflation devrait atteindre 11%, à fin 2023.
Hadidane a considéré que « le taux d’inflation en Tunisie a baissé à 9,6% en mai 2023, alors que le taux directeur est de 8%, ce qui veut dire que le taux intérêt réel est de -1,6%, raison pour laquelle la BCT ne devrait pas procéder à une augmentation de son taux directeur. Il est déja très élevé, ce qui risque d’affecter l’investissement, la consommation et la croissance « .
Et de rappeler que le taux d’intérêt réel est la différence entre le taux d’intérêt nominal et le taux d’inflation, il est actuellement, « négatif ».
D’après Hadidane, deux options s’offrent aujourd’hui à la banque centrale. Soit, elle maintient son taux directeur inchangé jusqu’au mois d’octobre 2023, afin de s’assurer de la baisse de la tendance inflationniste, soit elle anticipe cette tendance en révisant à la baisse le taux directeur de 50 points.
De son côté, Bassem Enneifer a estimé que la BCT ne procédera ni à une baisse ni à une augmentation de son taux directeur car « le taux d’inflation a commencé à baisser depuis deux mois environ ».
Et d’ajouter que la politique monétaire de la BCT a déja porté ses fruits, vu la baisse « remarquable » des prix. « L’institut d’émission axe sur l’inflation « sous-jacente », sans comptabiliser l’énergie et les produits alimentaires (7,5% en mai 2023 contre 7,7% en avril 2023) ».
D’autre part, l’expert a fait remarquer que la banque centrale est attachée à la préservation du dinar tunisien, raison pour laquelle elle a procédé au relèvement du taux directeur durant cette conjoncture marquée par une baisse des réserves en devises.