La Russie réduira en mars sa production de pétrole de 500.000 barils par jour, soit environ 5% de la production, a déclaré vendredi le vice-premier ministre Alexandre Novak, après que l’Occident a plafonné le prix du pétrole et des produits pétroliers russes.
L’Union européenne a interdit les achats de produits pétroliers russes et fixé des plafonds de prix depuis le 5 février.
Le G7, l’UE et de l’Australie avaient déjà décidé en décembre de plafonner à 60 dollars le baril de pétrole russe transporté par voie maritime, pour tarir les sources de revenus de la Russie et limiter sa capacité à financer son invasion de l’Ukraine.
« À partir d’aujourd’hui, nous vendons la totalité du volume de pétrole produit, cependant, comme indiqué précédemment, nous ne vendrons pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du ‘plafonnement des prix‘ », a déclaré Alexandre Novak dans un communiqué.
« À cet égard, la Russie réduira volontairement sa production de 500.000 barils par jour en mars. Cela contribuera à la restauration des relations de marché« , a-t-il ajouté.
Le Kremlin a indiqué vendredi que la Russie avait eu des entretiens avec certains membres du groupe élargi des pays producteurs Opep+ concernant sa décision de réduire la production.
Alexandre Novak a indiqué par la suite que la Russie n’avait pas tenu de consultations officielles, les réductions étant volontaires.
Deux délégués de l’OPEP+ ont déclaré à Reuters que le groupe ne prévoyait pas d’action particulière suite à la décision de Moscou.
IMPACT DES SANCTIONS
L’annonce d’une baisse de production par la Russie, le deuxième exportateur mondial de pétrole derrière l’Arabie saoudite, faisait grimper vendredi de plus de 2% les prix du baril de Brent et du brut léger américain (WTI).
Alors que la Russie tente de faire face aux nombreuses sanctions imposées par les pays occidentaux pour freiner ses revenus issus du pétrole, l’annonce d’une réduction de la production pétrolière montre que celles-ci commencent à avoir un impact.
La dernière baisse importante de la production de pétrole russe remonte à avril dernier lorsqu’elle s’était effondrée de près de 9% à la suite de l’introduction de premières sanctions occidentales visant à répondre à l’offensive de Moscou en l’Ukraine.
Depuis lors, la Russie a réussi à mettre en place des chaînes logistiques pour exporter son pétrole, principalement vers l’Asie. L’an dernier, sa production pétrolière a ainsi augmenté de 2% malgré les sanctions, pour atteindre 535 millions de tonnes (10,7 millions de barils par jour).
Source : Reuters