Le Conseil fédéral suisse a revu en nette baisse ses prévisions de croissance économique mardi en évoquant la montée des risques liés à l’énergie et à l’inflation.
Le secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) prévoit désormais une progression du produit intérieur brut (PIB) limitée à 2,0% cette année, soit 0,6 point de moins que prévu en juin. Et pour l’an prochain, il ne table plus que sur une expansion de 1,1%, contre 1,9% auparavant.
« L’économie suisse a enregistré un premier semestre positif en 2022, mais le tableau s’est assombri pour la suite. La situation tendue en matière d’énergie et la forte hausse des prix grèvent les prévisions, surtout en Europe« , explique le Seco dans un communiqué.
Le groupe d’experts de la Confédération a aussi relevé ses prévisions d’inflation: il s’attend désormais à une hausse des prix à la consommation de 3% en 2022 et de 2,3% en 2023, contre 2,5% et 1,4% respectivement prévu auparavant.
La Suisse, moins dépendante du gaz russe et moins exposée à l’inflation que ses grands voisins, Allemagne en tête, bénéficie généralement d’une des plus solides croissances d’Europe.
Le Seco précise d’ailleurs que la situation sur le marché du travail devrait rester favorable avec un taux de chômage attendu à 2,2% cette année et 2,3% l’an prochain.
Mais la demande étrangère devrait se dégrader, ajoute-t-il, un mouvement qui devrait toucher aussi bien la zone euro que les Etats-Unis et la Chine.
Si les experts de Berne estiment qu' »il n’y aura pas de pénurie grave d’énergie » en Europe, ils notent que l’économie helvétique serait « sensiblement affectée » dans le cas contraire.
Ils ajoutent que la hausse des taux d’intérêt « accentue les risques liés à la forte augmentation de l’endettement à l’échelle mondiale » et que la probabilité de corrections sur les marchés financiers s’est accrue.
Source : Reuters