Le bitcoin perdait plus de 4 % hier après l’annonce par la Banque centrale de Turquie de l’interdiction d’utiliser des cryptomonnaies pour régler des achats, justifiée selon elle par des risques de dommages « irréparables », selon l’agence Reuters.
Elle a déclaré que les actifs utilisant les technologies de registre distribué ne sont « soumis à aucun mécanisme de régulation ou de supervision, ni à une autorité centrale ».
Cette décision publiée au Journal officiel risque d’interrompre brutalement l’essor du marché local des cryptoactifs, qui s’est accéléré ces derniers mois avec la hausse rapide du prix du bitcoin, perçu en Turquie comme un instrument de protection contre une inflation à deux chiffres et la dépréciation de la livre turque. Les volumes de transactions en bitcoin dans le pays ont représenté 218 milliards de livres (27,08 milliards de dollars) entre début février et le 24 mars, selon les données du cabinet d’études spécialisé américain Chainalysis.
Le chef de file du CHP, le principal parti d’opposition turc, Kemal Kilicdaroglu, a critiqué cette décision et le fait qu’elle soit annoncée en fin de semaine, comme cela avait été le cas le mois dernier pour le limogeage du gouverneur de la banque centrale par le président Recep Tayyip Erdogan. « C’est comme s’ils ne pouvaient pas s’empêcher de faire des bêtises pendant la nuit », a-t-il déclaré sur Twitter.