En présence de Mr Mohamed Fadhel Kraiem, Ministre de l’Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche s’est tenu un important atelier de lancement semi virtuel qui a permis, dans sa globalité, de rendre compte des outils et de la méthodologie qui permettront de mesurer l’état de la coordination interinstitutionnelle en vue de renforcer la résilience de la Tunisie contre le bioterrorisme et l’agro-criminalité ciblant la santé animale. Les intervenants mobilisésreprésentaient les services compétents comme la santé militaire relevant du ministère de la défense, la police scientifique et la sureté nationale du ministère de l’intérieur, les services de la douane relevant du ministère des finances enfin, les services vétérinaires du ministère de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche.
Dans son allocution d’ouverture, monsieur le ministre a souligné que « la présence d’agents pathogènes infectieux et de toxines dans les populations animales et les produits d’origine animale constitue une menace considérable et permanente pour la santé animale, l’économie, la biodiversité, la sécurité de l’approvisionnement alimentaire (céréales et bétail), la sécurité sanitaire des aliments et la santé publique…le risque qu’une maladie se propage au sein des populations humaines ou animales sensibles suite à la dissémination délibérée ou accidentelle d’un agent infectieux ou d’une toxine est bien réel et doit être considéré avec sérieux.Face à ces menaces, la Tunisie s’est pleinement engagée, conformément à l’engagement mondial, dans le concept « One Health » basé sur l’interconnexion entre la santé animale, la santé humaine et l’environnement et mise sur le renforcement de son système de santé animale pour réduire la menace des risques biologiques ».
La Tunisie bénéficie de l’outil (SET)développé par la FAO pour une évaluation complète des systèmes de surveillance des maladies animales
Le projet mis en œuvre en Tunisie rassemble les expertises de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL) et bénéficie du soutien financier du Programme de réduction des menaces liées aux armes de destruction massive de Global Affairs Canada (GAC). Cet atelier de lancement a permis de présenter les phases du projet qui vont permettre de développer une riposte aux risques biologiques liés à la santé animale et à l’utilisation d’agents pathogènes animaux. Dans une étape imminente, l’équipe du projet en partenariat avec les différents partenaires nationaux identifiés et présents vont conduire une mission en Tunisie dans les régions de Tunis, Nabeul, Zaghouan, Sidi Bouzid, Kairouan, Kasserine, Gafsa, Médenine et Tataouine.
L’objectif est de doter le pays d’un système de surveillance solide, performant et efficace infaillible en réponse aux menaces agro-terroristes et agro-criminelles. Il sera question de procéder à une surveillance ciblant de potentielles épizooties délibérées, etde conduire les investigations afférentesà ces événements. Les efforts seront concentrés dans le renforcement de la collaboration entre les services vétérinaires et les autorités des forces d’application de la loi pour améliorer leur capacité à faire face de façon durable aux urgences en santé animale.
Dans cette perspective, l’outil d’évaluation des systèmes de surveillance de la FAO (SET) sera utilisé afin d’obtenir une compréhension détaillée des systèmes de surveillance des maladies animales en place. Mieux, cet outil permettra l’élaboration de recommandations spécifiques d’amélioration. Déjà utilisé dans 18 pays, il a permis de fournir aux services vétérinaires une évaluation objective, standardisée, complète et systématique des systèmes de surveillance de maladies animales et le module de détection des menaces biologiques permettrad’évaluer la capacité des pays à détecter des événements de santé animale inhabituels soupçonnés comme relevant de l’agro-terrorisme ou de l’agro-criminalité.