Avant même l’issue des négociations cruciales sur le climat qui doivent débuter dans les prochains jours à Glasgow, de premiers signes sur d’éventuels progrès pourraient apparaître dès ce week-end, lorsque les dirigeants des 20 plus grandes économies du monde tiendront leur première réunion en face à face depuis deux ans.
D’importants obstacles subsistent, le G20 étant divisé sur des questions telles que la sortie progressive du charbon et la limitation du réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius, ce qui laisse peu de temps aux diplomates pour parvenir à un accord avant la réunion du 30 et 31 octobre.
La plupart des dirigeants qui se rendront à Rome, dont le président américain Joe Biden, s’envoleront immédiatement après vers l’Écosse pour le sommet des Nations unies sur le climat, connu sous le nom de COP26 et considéré comme essentiel pour faire face à la menace du changement climatique.
La COP26 implique près de 200 pays, mais le bloc du G20, qui comprend le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Allemagne et les États-Unis, est le groupe dominant, puisqu’il représente plus de 80% du produit intérieur brut mondial, 60% de sa population et environ 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
« Le temps pour les formalités diplomatiques est fini. Si les gouvernements, en particulier ceux du G20, ne se lèvent pas et ne mènent pas cet effort, nous devrons faire face à de terribles souffrances humaines« , a prévenu la semaine dernière le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres.
Les espoirs que Joe Biden arrive en Europe avec un accord national fort en matière de politique climatique ont grandement diminué en raison des divisions politiques aux Etats-Unis sur un vaste plan de dépenses.
À la grande déception de l’Italie, pays hôte du sommet du G20, les dirigeants de la Chine, du Japon, du Mexique, de la Russie et de l’Arabie saoudite ont refusé de participer à la réunion, qui se tiendra dans le quartier futuriste de Rome baptisé EUR et créé en 1937 par l’ancien dictateur Benito Mussolini.
Le président chinois Xi Jinping et son homologue russe Vladimir Poutine auraient choisi de ne pas être présents en raison des inquiétudes liées à la pandémie de COVID-19, mais devraient suivre les discussions via une retransmission vidéo, selon les diplomates.
PANDÉMIE ET REPRISE
En raison du COVID-19, le sommet du G20 de l’an dernier s’est contenté d’un événement virtuel. La pandémie et ses retombées devraient encore figurer en bonne place dans les discussions à Rome, l’Italie souhaitant que les grandes économies coordonnent la reprise mondiale.
Les craintes liées à la hausse des prix de l’énergie et aux problèmes de la chaîne d’approvisionnement devraient aussi figurer à l’ordre du jour, tout comme la nécessité de réformer l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les dirigeants du G20 approuveront également un taux d’imposition mondial minimal de 15% pour les grandes entreprises, un accord qui a été finalisé au début du mois et que l’Italie a salué comme une réalisation majeure de sa présidence du G20, qui dure depuis un an.
Sur la question climatique, le président du conseil italien Mario Draghi espère trouver un consensus sur un engagement à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020.
L’une des négociations les plus délicates portera sur la nécessité pour les pays riches d’honorer l’engagement pris en 2009 de fournir aux pays pauvres 100 milliards de dollars (86,25 milliards d’euros) par an pour les aider à s’adapter au changement climatique.
En 2015, ils ont convenu de prolonger cet objectif jusqu’en 2025, mais celui-ci, que certains pays pauvres et militants écologistes jugent aujourd’hui insuffisant, n’a pas encore été atteint.
Source : Reuters