Après l’incident du porte-container géant Ever Given et le blocage du Canal de Suez en mars dernier, le Japon, renforce les démarches pour trouver une alternative à ce raccourci maritime, en se tournant notamment vers la Russe.
Si l’Archipel nippon, très dépendant des flux maritimes pour son approvisionnement en ressources vitales, explorait déjà d’autres pistes depuis quelques années, les déboires continus du navire battant pavillon panaméen mais construit et possédé par des Japonais, auront servi de prétexte aux armateurs japonais, pour intensifier leurs recherches.
En effet, le bouchage de Suez, l’une des plus importantes artères du commerce mondial, a fait frémir les chaînes d’approvisionnement de la région Asie-Pacifique. Il faut également y ajouter l’inquiétude liée aux troubles au Moyen-Orient et dans le golfe d’Aden.
La Russie et la voie Arctique Nord
Dans la recherche d’alternatives, la Russie a des cartes à jouer, notamment avec la voie Arctique Nord, qui est devient de plus en plus empruntable, avec la fonte de glaciers.
Ce passage, qui a l’avantage de faire gagner pratiquement un mois entre l’Europe et l’Extrême-Orient par rapport au Canal de Suez, a été fortement mis en avant par les Russes (et Vladimir Poutine lui-même) ces dernières années. La nouvelle voie de navigation, encore embryonnaire, se positionne donc comme un rival à moyen terme ou long terme au canal égyptien.
Autres points de passages
Parmi les autres options sur la table, pour le Japon, il y a également le fait de contourner l’Afrique en croisant par le Cap de Bonne Espérance (la voie traditionnelle utilisée avant le creusage de Suez), ou encore de passer par voie terrestre, en empruntant la transsibérienne, en territoire russe.
La première option, plus longue et coûteuse en carburant, pourrait éventuellement profiter à certains ports le long de la côte africaine, servant comme zone de relais ou escales sur le chemin de l’Europe. La deuxième, considérée comme bien moins compétitive que la voie égyptienne, renforcera encore plus la position russe, voire chinoise.
Ces deux immenses territoires pourront en effet se positionner comme points de passages des marchandises entre Orient et Occident, rappelant l’antique tradition des routes de la soie. Ce que d’ailleurs le gouvernement chinois de Xi Jinping essaie de remettre au goût du jour et reprendre à son avantage, avec le méga-projet Belt and Road.
Source : Agence Ecofin