Les cours de l’or noir continuent de chuter ce matin avec un baril de Brent qui s’échange proche des 60 dollars, au plus bas niveau depuis quatre ans. Les soi-disant droits de douane réciproques de Donald Trump sont entrés en vigueur, augmentant les risques de nouvelles représailles et attisant les craintes d’une récession mondiale et d’une baisse de la demande énergétique. Le baril de Brent (échéance juin) perd 2,8% à 61$, tandis que les contrats à terme sur le WTI (échéance mai) reculent de 3,1% à 57,7$, en repli pour un cinquième jour consécutif.
Le brut a perdu environ un cinquième de sa valeur cette année, le programme commercial de plus en plus agressif du président américain ayant réduit à néant l’appétit des investisseurs pour les actifs à risque sur des craintes de récession mondiale. Les pertes sur le marché pétrolier ont été aggravées par la décision de l’OPEP+ d’assouplir les restrictions de production à un rythme plus rapide que prévu à partir de mai. Ce double coup dur a alimenté les craintes d’une surabondance du marché pétrolier.
« L’escalade des droits de douane continue de compromettre les perspectives de croissance mondiale, ce qui accroît le risque de baisse de la demande de pétrole « , indique à ‘Bloomberg’ Warren Patterson, responsable de la stratégie matières premières chez ING Groep. En l’absence de signes de désescalade, les risques restent orientés à la baisse. Goldman Sachs prévoit que les prix du Brent et du WTI atteindront respectivement 62 et 58 dollars le baril d’ici décembre 2025, puis 55 et 51$ un an plus tard, selon différents scénarios. L’administration américaine a indiqué une forte préférence pour une réduction des prix du brut à 50 dollars ou moins, considérant cet objectif comme une priorité absolue, selon Natasha Kaneva, responsable de la stratégie mondiale des matières premières chez JP Morgan.
Signe de la nervosité ambiante, l’agence note que les options de vente sur le brut, qui profitent aux acheteurs lorsque les prix baissent, affichaient mardi à la clôture leur prime la plus élevée par rapport aux options d’achat depuis fin 2021, la tendance s’étant encore accentuée mercredi en Asie. La volatilité implicite, un indicateur lié à la valorisation des options, a de son côté grimpé en flèche.
Source : Boursier.com