« La généralisation des applications de paiement numérique nous permettra de réduire le poids de l’économie informelle et des inégalités fiscales en Tunisie ». C’est ce qu’indiquait le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), Marouane Abassi jeudi. Et ce, lors d’un webinaire sur le thème « Les paiements numériques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : au service de la création d’emplois, de l’inclusion et de la prestation de services publics ».
Dans ce cadre, El Abassi a mis l’accent sur l’impératif d’adopter une nouvelle réglementation dans ce sens et de « changer notre façon de faire et de réfléchir ». Il estime que l’inclusion financière devient indispensable, notamment durant cette conjoncture difficile, marquée par la propagation de la pandémie.
Dans ce cadre, il a rappelé que, grâce aux solutions de paiement numérique, la Tunisie est parvenue, en moins de cinq semaines, à faire des transferts financiers au profit de 400 mille personnes.
Par ailleurs, il a fait savoir qu’il est temps aujourd’hui de minimiser la circulation de cash. Ainsi que de promouvoir le paiement transfrontalier entre la Tunisie et d’autres pays, notamment l’Algérie. Et ce, au vu du dynamisme commercial et touristique entre les deux pays.
« Ceci est tributaire de la mise en place d’une infrastructure moderne. Celle-ci permettra de favoriser l’accomplissement de transactions financières à distance, à faible frais », a-t-il noté.
Le paiement numérique allège la bureaucratie
De son côté, Abdulrahman Al Hamidy, président du Fonds monétaire arabe (FMA), a souligné l’importance des solutions de paiement électronique, au temps de la Covid-19. Etant donné qu’elles favorisent l’accomplissement des transactions, tout en respectant le principe de distanciation sociale.
Il note aussi que la généralisation des paiements dématérialisés est un levier essentiel de la transformation numérique et un moteur de la reprise économique. Elle constitue, en outre, un moyen pour: renforcer la compétitivité des entreprises; varier les produits financiers offerts aux citoyens et professionnels; et favoriser un écosystème sécurisé.
Pour sa part, Ferid Belhaj, vice-président pour la Région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, à la Banque mondiale, affirme que ces nouvelles technologies de e-paiement permettront de remédier à une grande problématique dans la région. A savoir le manque de confiance entre le gouvernement et les citoyens.
En fait, indique-t-il, le paiement numérique allège la bureaucratie. Il minimise l’intervention des administrations, d’où la réduction de la corruption et le renforcement de la transparence. Et notamment pour tout ce qui concerne les marchés publics.
Ce webinaire est organisé par la Banque Mondiale, en partenariat avec le Fonds monétaire arabe (FMA). Il vise à sensibiliser au rôle des paiements dématérialisés au service de la création d’emplois, de l’amélioration des services et du renforcement de l’inclusion des jeunes et des femmes.