L’agence de notation Moody’s a jugé vendredi, « faible », le risque de pertes sur les obligations au sein des banques africaines, y compris tunisiennes, face aux récents évènements monétaires aux Etats-Unis.
« Ce risque est faible compte tenu de la solidité des liquidités et de la stabilité des dépôts » de ces banques, a expliqué Moody’s, dans une note sur les éventuelles pertes sur les obligations en raison des récents évènements monétaires aux Etats-Unis et la chute de la Silicon Valley Bank. Cette chute de l’un des établissements bancaires clé dans le financement des start-up et de l’écosystème technologique, a suscité des craintes d’irruption d’une nouvelle crise financière mondiale.
« Les événements récents aux États-Unis ont mis en lumière les risques que représentent pour les banques les retraits de dépôts des clients, en particulier pour celles qui sont confrontées à d’importantes pertes latentes dans leurs portefeuilles d’obligations à revenu fixe », lit-on dans la note de Moody’s, qui cite le cas de la Tunisie parmi 10 autres cas de pays et de communautés africaines (Afrique du Sud, Nigeria, Kenya, l’Ile Maurice, la communauté d’Afrique de l’Est, les autres pays de de l’Afrique subsaharienne, l’Egypte, le Maroc et l’ensemble de l’Afrique) .
Et d’ajouter « les dépôts sont historiquement stables pour les grandes banques que nous évaluons sur le continent, le capital et les liquidités sont plus élevés que dans d’autres régions, et les banques centrales jouent un rôle clé dans la provision de liquidités à leurs banques nationales ».
Moody’s estime également, que les notations de crédit des banques africaines sont généralement, faibles et reflètent déjà, une grande partie des défis auxquels ces institutions seront confrontées en 2023, « comme l’indiquent nos perspectives négatives pour le secteur ».
Les banques africaines notées disposent d’importantes réserves de liquidités, y compris d’un niveau élevé de liquidités et de soldes interbancaires, selon les dernières données disponibles fournies par le service investisseurs de Moody’s.
Néanmoins, ces banques restent confrontées à de nombreux défis qui pèsent sur leur profil de crédit
Le Ghana et la Tunisie (Caa2 négatif) et à d’importants déficits de financement externe, tandis que le Kenya et l’Égypte (B3 stable) doivent faire face à une dette peu abordable, et que le Nigeria et l’Ouganda (B2 négatif) sont confrontés à des défis croissants en matière de service de la dette.
Les perspectives sont toutefois plus favorables dans d’autres parties du continent. Les conditions de crédit s’améliorent dans des pays comme l’Angola (B3 positif), la RDC (B3 stable) et la Tanzanie (B2 positif), et les conditions se sont stabilisées au Maroc (Ba1 stable).
Pour rappel, l’action de la banque américaine « Silicon Valley Bank » a enregistré, le 8 mars 2023, un « krach boursier » lui faisant perdre 60% de sa valeur. Cette chute fait suite à la vente par la banque de 21 milliards de dollars en bons du Trésor américain et en obligations, vente ayant induit une moins-value de 1,8 milliard de dollars, le tout pour dégager des liquidités.