Les contrats pour le lancement des travaux du mégaprojet du port en eaux profondes d’Enfidha seront signés durant le premier semestre 2023. C’est Lotfi Fradi, président du Comité général des équilibres globaux et des statistiques au ministère de l’Economie et de la Planification, qui a fait cette annonce.
Fradi intervenait à un webinaire sur “les défis de la mise en œuvre du Plan de développement 2023-2025” organisé par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), dans le cadre de séries de rencontres baptisées “90 min”. Il a ajouté qu’une zone logistique sera mise en place dans le cadre de ce projet, grâce à un partenariat public-privé, avec la possibilité d’aménager une ville intelligente à Enfidha.
Nécessité de lancer de grands projets structurés
« Booster la croissance en Tunisie ne peut se faire que via le lancement de grands projets structurés, tel que celui du port d’Enfidha, afin d’attirer davantage d’investissements« , a fait remarquer Lotfi Fradi.
Au passage, il estime impératif de favoriser un bon climat d’affaires et d’améliorer les prestations administratives en Tunisie.
Un décret gouvernemental a été publié en octobre 2022 visant à améliorer l’efficacité des projets publics et privés (Décret n°68), à même de promouvoir l’investissement local et étranger, a rappelé le responsable.
Suppression de 42 autorisations d’activités économiques
Ce texte de loi stipule 58 mesures, portant notamment sur la facilité d’octroi de visas aux investisseurs, l’allègement de procédures pour la création de zones industrielles et de technopoles, ainsi que la simplification de conditions de partenariat…
Dans cette optique d’allègement des procédures, le département de l’Economie envisage la suppression de 42 autorisations d’activités économiques et la simplification de plusieurs cahiers de charge, ce qui pourrait mettre fin à une bureaucratie qui ralentit le rythme de croissance.
38 milliards de dinars dédiés aux projets
“Le Plan de développement prévoit la mobilisation de 38 milliards de dinars pour le financement de projets, y compris ceux qui seront lancés par des sociétés publiques “, a-t-il encore lancé.
De son côté, Hajer Garâa, chef de service à l’IACE, a souligné l’impératif de rassurer les investisseurs tunisiens et étrangers et de faciliter leur implantation en Tunisie, en leur accordant plus de “garanties”.
Elle a évoqué le nouveau rapport, rendu public mercredi 11 janvier 2023, par le Forum économique mondial, exposant les risques globaux auxquels font face les différentes économies du monde.
Les 5 grands risques de la Tunisie selon le Forum économique mondial
D’après ce rapport, la Tunisie est confrontée aux 5 grands risques: la crise de la dette, l’effondrement de l’Etat, les crises d’approvisionnement en matière première, le coût élevé de la vie, et l’inflation durable.
Par ailleurs, elle a mis l’accent sur l’importance de la diplomatie économique, qui doit jouer un rôle plus important dans la quête de nouveaux marchés d’exportation.
En Tunisie, le Plan de développement 2023-2025, récemment rendu public par le ministère de l’Economie, cible l’accélération de la mise en œuvre du programme national de réforme, la promotion de l’investissement et l’adoption d’une gouvernance économique et financière solide et durable.