Renault a détaillé lundi la nouvelle architecture logicielle de ses véhicules futurs qui sera selon lui en 2026 au niveau technique de Tesla, actuel baromètre du secteur mais avec qui le groupe au losange refuse de s’engager dans une guerre des prix sur l’électrique.
Le constructeur automobile français, comme l’ensemble du secteur, vit depuis plusieurs mois sous la menace des baisses de prix régulières et drastiques du concurrent californien. En France, le tarif catalogue de la Tesla Model 3 commence maintenant au même niveau que celui de la Renault Mégane électrique, environ 42.000 euros.
Le groupe au losange a assuré jusqu’ici qu’il n’entrerait pas dans une guerre des prix mais qu’il se concentrerait à la place sur la baisse des coûts et sur l’amélioration dans le temps de la valeur résiduelle de ses voitures électriques.
« Nous ne voulons pas faire ce que nous avons fait par le passé, nous voulons vendre nos voitures, nous ne voulons pas donner nos voitures », a déclaré lundi Gilles Le Borgne, directeur de l’ingénierie de Renault, au cours d’une conférence de presse sur l’architecture dite « Software defined vehicle ».
Le directeur général de Renault, Luca de Meo, a souligné de son côté que la pression de Tesla constituait toujours un « challenge sur le court terme ».
DE CENT PROCESSEURS A MOINS DE VINGT
La conception « SDV », qui intègre dès le début de la conception des couches logicielles permettant d’intervenir pendant la durée de vie de la voiture sans devoir toucher à la partie hardware – une opération longue et coûteuse qualifiée d' »intégration big bang » – sera au coeur de la future entité électrique « Ampère » du groupe au losange.
Développée avec Google et Qualcomm, elle réduira aussi considérablement la complexité en passant d’une centaine de processeurs aujourd’hui à bord d’un véhicule, à moins de vingt.
L’architecture doit permettre d’améliorer de deux points la valeur de revente des voitures, un paramètre positif pour la capacité tarifaire du groupe et ses marges, et d’éviter 1,5 milliard d’euros de dépenses de Recherche & développement (R&D) en une décennie.
En intégrant les investissements dans la nouvelle architecture et le coût des nouveaux processeurs et fonctionnalités, « on est à peu près à l’équilibre en prix de revient », a précisé Gilles Le Borgne.
Thierry Cammal, vice-président en charge des logiciels de la la Renault Software Factory, a souligné de son côté que si Renault et Tesla avaient une approche similaire sur la conception logicielle des véhicules à l’horizon 2026, le groupe californien dépensait davantage dans les technologies de voiture autonome, sa marque de fabrique sur le segment premium.
« Pour notre part, nous considérons que nous devons avoir des voitures abordables, donc nous dépensons beaucoup moins (dans l’automatisation avancée) et beaucoup plus sur le reste de la voiture », notamment la mise à jour facilitée du véhicule et les fonctionnalités à la demande, a-t-il ajouté.
Le programme de fourgon « Flexevan » pour la livraison du dernier kilomètre inaugurera mi-2026 la nouvelle architecture Renault, suivie de la marque Alpine puis de l’ensemble des véhicules électriques de la marque au losange. Concernant son utilisation par la marque low cost Dacia et par le partenaire Nissan, la question est toujours à l’étude.
Source : Reuters