TotalEnergies a publié jeudi un résultat net ajusté record au titre du troisième trimestre 2022, dopé encore une fois par le bond du prix des hydrocarbures, mais a dû enregistrer une nouvelle provision liée à la Russie, d’un montant de 3,1 milliards de dollars.
Le groupe pétrolier, qui avait déjà comptabilisé au premier semestre 7,6 milliards de dollars provisions liées à ses participations dans les actifs dans le projet Arctic LNG 2 et dans le groupe gazier Novatek, n’a pas précisé la cause de la nouvelle provision.
Le PDG, Patrick Pouyanné, avait indiqué en septembre qu’il devenait « complexe » pour les groupes occidentaux de recevoir des dividendes au titre de leurs participations en Russie, alors que le pays est la cible de sanctions internationales depuis qu’il a envahi l’Ukraine, en février.
« Je ne suis pas convaincu que nous continuerons à avoir des flux en provenance de Russie dans les mois à venir« , avait-il dit lors d’une présentation aux investisseurs de la stratégie et des perspectives de TotalEnergies. Celles-ci excluent désormais la présence résiduelle du groupe en Russie, qui inclut également ses parts dans les actifs de gaz naturel liquéfié (GNL) de Yamal LNG.
TotalEnergies a enregistré au troisième trimestre un résultat net ajusté de 9,9 milliards de dollars (contre 4,8 milliards au T3 2021), un Ebitda ajusté de 19,4 milliards (+74%) et une marge brute d’autofinancement de 11,7 milliards (+46%), avec une production d’hydrocarbures de 2,669 millions de barils par jour (Mb/j), en repli de 5%.
Le groupe a aussi confirmé l’augmentation de 5% de ses acomptes sur dividende pour 2022 en proposant un montant de 0,69 euro par action au titre du troisième trimestre, en ligne avec sa politique de hausse présentée en février.
Il table toujours sur des investissements nets de l’ordre de 16 milliards de dollars cette année, dont 25% consacrés aux « énergies décarbonées« , et a réitéré sa stratégie d’allocation de 35% à 40% de son cash-flow à ses actionnaires, après avoir précédemment annoncé au moins 7 milliards de rachats d’action pour 2022.
Soulignant que le cours du pétrole est porté par la décision des pays de « l’Opep+ » de baisser leurs quotas de production, TotalEnergies estime que les prix du gaz « devraient également rester élevés » tandis que les marges de raffinage seraient soutenues par l’interdiction d’importation de produits pétroliers russes en Europe à partir de février 2023.
Le groupe anticipe que son prix moyen de vente de GNL devrait dépasser 17 dollars par million d’unités thermiques britanniques (Mbtu) au quatrième trimestre et que sa production s’établirait autour de 2,8 Mb/j.