Toujours pas de rebond pour le secteur manufacturier de la zone euro en août

La conjoncture est restée défavorable dans le secteur manufacturier de la zone euro en milieu de troisième trimestre, la production ayant continué de reculer dans la majorité des pays couverts par l’enquête. Le volume global des nouvelles commandes a enregistré sa plus forte baisse depuis le début de l’année, tendance ayant conduit les fabricants à diminuer leurs dépenses, par le biais de réductions de l’activité achats, de l’emploi et des stocks. Parallèlement, la confiance s’est également repliée par rapport à juillet pour afficher son plus bas niveau depuis cinq mois. Toutefois, malgré le fort recul de leurs ventes, les fabricants ont augmenté leurs prix de vente pour la première fois depuis avril 2023, une troisième hausse mensuelle consécutive des prix des achats les ayant incités à relever leurs tarifs.

S’étant maintenu à 45,8 en août (45,6 en estimation flash), l’indice PMI HCOB pour l’industrie manufacturière de la zone euro, produit par S&P Global, est resté stable par rapport à juin et à juillet, continuant ainsi de signaler une forte détérioration de la conjoncture du secteur manufacturier de la zone euro. Il s’est en outre établi sous la barre des 50, qui sépare la contraction de la croissance, de manière continue depuis juillet 2022.

Dr. Cyrus de la Rubia, Chef économiste à la Hamburg Commercial Bank, commente ainsi les derniers résultats de l’enquête : « la conjoncture s’est fortement dégradée dans le secteur manufacturier de la zone euro en août. Loin de sortir de l’ornière, l’industrie manufacturière s’y est enfoncée, la contraction ayant conservé le même rythme soutenu que celui enregistré au cours des deux derniers mois. La longue période de récession amorcée il y a vingt-six mois risque par ailleurs de se prolonger, la baisse des nouvelles commandes s’étant en effet accélérée tant sur les marchés intérieurs que sur les marchés étrangers. L’enquête signale en outre une nouvelle hausse des prix des achats, que les entreprises ont toutefois réussi à répercuter en partie sur les clients« .