Les opérateurs de tourisme risquent de ne pas pouvoir rembourser leurs clients, et de faire faillite.
C ‘est une véritable bombe à retardement… L’Association professionnelle de solidarité du tourisme (ASPT) alerte sur de possibles défaillances d’agences de voyages, alors que les avoirs se sont multipliés depuis 17 mois, le secteur du tourisme étant quasiment à l’arrêt.
Début avril, environ 900 millions d’euros d’avoirs étaient encore dans la nature, selon les chiffres dévoilés par ‘Le Parisien’. Environ un tiers devraient être utilisés dans les prochains mois, selon les prévisions de l’APST, qui garantit financièrement 75% des agences de voyages en France et compte 4.300 adhérents.
Risque de faillites
« Le risque, c’est que des opérateurs de tourisme en difficulté ne puissent pas être en capacité de rembourser. Cela pourrait entraîner des faillites, que nous devrions prendre en charge en tant que réassureur de ces sociétés« , explique au ‘Parisien’ Cédric Dugardin, manager de transition à l’APST.
L’association table sur un risque de faillite à environ 20%, contre moins d’1% lors d’une année classique. Elle explique que certaines agences « ont consommé tout ou partie de ces avoirs pour payer leurs charges courantes ou sont sous perfusion de l’État, avec le Prêt garanti par l’État (PGE), et restent suspendues à une reprise massive du tourisme cet été ».
Problème pour rembourser
L’APST estime le risque à 80 millions d’euros, qu’elle pourrait prendre en charge après une défaillance de ses adhérents, bien au-delà de l’enveloppe qu’elle peut assurer. « Chaque année, nous remboursons entre 3 et 8 millions d’euros. La législation européenne impose que la garantie soit illimitée, nous ne pouvons pas imposer de plafond, donc nous cherchons des solutions. C’est un effet domino : si les opérateurs de tourisme s’écroulent, l’APST aussi, et l’État devra intervenir« , explique Cédric Dugardin au ‘Parisien’.
L’association a mis sur la table la création d’un « fonds de garantie public« , en demandant aux particuliers une participation à chaque réservation de voyage. L’Allemagne, le Danemark ou les Pays-Bas ont mis en place cette cotisation, mais Bercy est contre, rappelant que le gouvernement a promis ne ne pas augmenter les impôts pour les ménages.
Source : Boursier.com