« Le FMI est à un stade de discussion trés avancé avec la Tunisie et l’Egypte et des accords pourraient être signés bientôt au niveau des experts, dans les prochains jours ou semaines, c’est difficile à prévoir, mais ce sera très rapide », a affirmé à Ryadh, la Directrice Générale du Fonds, Kristalina Georgieva.
« Nous examinons des programmes importants. Leur dimension exacte est toujours déterminée par des négociations et finalisée avec les autorités », a déclaré la responsable du FMI, dans une interview accordée lundi, à Reuters.
Elle a ajouté que les gouvernements des deux pays sont aux prises avec des crises économiques qui ont mis à rude épreuve les finances publiques.
Le 19 septembre 2022, le porte-parole du gouvernement, Nasreddine Nsibi, avait déclaré à l’agence TAP, qu’après la signature de l’accord entre le gouvernement et l’UGTT, toutes les procédures sont parachevées pour présenter au FMI, un dossier complet comprenant les grandes réformes. Il avait estimé que le dossier va être approuvé au cours des prochaines semaines.
Auparavant, le gouverneur de la banque centrale de Tunisie, Marouane Abassi, avait déclaré à Reuters, que la valeur du prêt négocié avec le FMI devrait être compris entre deux (02) milliards et quatre (04) milliards de dollars ( entre environ 6,5 milliards et 13 milliards de dinars) sur une période de trois ans.
La signature d’un accord le 15 septembre 2022, entre le gouvernement tunisien et l’UGTT a donné un coup de pouce aux négociations de la Tunisie avec son principal bailleur de fonds international, le FMI. Le fonds avait de prime abord, appelé à un large consensus impliquant les partenaires sociaux, y compris les syndicats, et d’autres parties prenantes en Tunisie, avec un engagement à soutenir les réformes qui les impliquent.
Selon les médias, la ministre des Finances, Sihem Nemsia, le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saïed et le gouverneur de la BCT ainsi que d’une équipe de cadres tunisiens, représentant les 400 personnes qui ont travaillé sur le programme des réformes, devraient se rendre du 10 au 16 octobre prochain, à Washington pour participer aux assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, le FMI et la Banque mondiale.
L’agence de notation Moody’s vient de réagir à l’accord conclu, le 15 septembre 2022, entre le gouvernement tunisien et l’UGTT, concernant une hausse de 5% des salaires du secteur public pour les trois prochaines années.
Le 19 septembre, elle a qualifié cet accord avec les partenaires sociaux « d’étape clé » vers un nouveau programme avec le FMI, relevant, toutefois, que des « obstacles subsistent ». Elle a évoqué à cet effet, les conditions de financement intérieur et extérieur difficiles, évaluant les besoins de financement du gouvernement tunisien à 15-20 % du PIB par an, jusqu’en 2025.
« Ces besoins ne pourraient être satisfaits que grâce au déblocage d’un financement concessionnel dans le cadre d’un nouvel accord avec le FMI », a estimé l’agence.
Il y a lieu de rappeler que la réaction de Moody’s vient juste après celle de Fitch Ratings, laquelle avait indiqué, le 15 septembre, que l’accord signé entre le gouvernement tunisien et la centrale syndicale (UGTT), renforce la probabilité de signature d’un accord avec le FMI.
La signature de cet accord sur l’augmentation salariale dans le secteur public, une revendication au cœur d’une grève ayant paralysé en juin 2022 la Tunisie, « supprime un obstacle majeur à un programme de prêt du FMI », a relevé Fitch Ratings.