L’Université de technologie de Troyes (UTT) déploie un programme de 1,5 million d’euros, qui vise à rendre l’école d’ingénieurs autonome en énergie d’ici à 2030. Pour y parvenir, elle développe un hub qui combine énergie, éolienne et méthanisation.
L’université de technologie de Troyes a retiré, en janvier dernier, l’équivalent d’une centaine de véhicules de la circulation. Non pas en réduisant son parc automobile, mais bien ses consommations énergétiques d’environ 35 % grâce au raccordement de l’établissement à un réseau local de chaleur biomasse bois-paille. Ce projet, qui économise quelque 300 tonnes de CO2 par an, s’inscrit dans une stratégie plus large, visant à rendre le campus autosuffisant sur le plan énergétique dès 2030.
Pour y parvenir, l’école développe un hub combinant énergie, éolienne et méthanisation. Au total, près de 1,5 million d’euros, financé en grande partie par l’Ademe et les collectivités locales, sera investi dans ce plan, dont la prochaine étape consistera en une « sectorisation » du système de chauffage.
L’objectif sera de piloter plus finement la température des bâtiments en fonction de leur situation à l’intérieur, leur ensoleillement ou leur occupation. « Nous étudions la possibilité de ne chauffer que les zones occupées, voire même de coupler la programmation du chauffage avec l’emploi du temps au réel. Concernant la chaleur, nous estimons pouvoir augmenter la part du renouvelable à 38 % en 2030 contre 21 % aujourd’hui », explique Jérôme Plain, directeur adjoint de l’UTT.
Puissance d’éclairage réduite
Parallèlement au chauffage, l’école a aussi travaillé sur l’éclairage des locaux. En début d’année, elle a commencé à déployer un système LED sur le campus. Dans les seuls bâtiments d’enseignement, ce changement de technologie a permis de réduire de 89,5 kW à 32 kW la puissance d’éclairage installée, soit une baisse de plus de 65 %, tout en améliorant la luminosité et le confort. Sa généralisation prochaine à la bibliothèque universitaire et aux bureaux portera le coût global de l’opération à quelque 168.000 euros.
Pour compléter cette stratégie d’autonomie énergétique du campus de 3.200 étudiants , une centrale solaire thermique sera installée en 2022. Sa production devrait atteindre 205 MWh. « Notre ambition est bien de modifier l’organisation du campus et les comportements des équipes. Nos étudiants pourront réaliser des travaux pratiques, sur un démonstrateur à échelle 1, dans le domaine du bâtiment durable », affirme le directeur adjoint.